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Critique de livre: Dans la forêt, Jean Hegland

Dernière mise à jour : 16 mai 2024

Critique de Dans la forêt, un roman très à propos au moment d'une crise mondiale où il semble que notre monde s'est arrêté.


Informations:

Dans la forêt est le premier roman de Jean Hegland, originaire de l'Etat de Washington. Paru en 1996, le roman a connu le succès dès sa sortie et reste un favori des tables de chevet.


Résumé:

Dans un monde qui ne se ressemble plus, deux soeurs doivent démeler les fils de l'adolescence et apprendre à survivre seules dans la forêt.


Critique:

Dans la forêt est pour moi partagé en deux parties.


Dans la première, on découvre peu à peu les deux protagonistes, les liens entre elles et les autres personages disparus. Cette première partie se lit à deux temps: les moments présents et les flash backs qui nous en apprennent plus sur le sort du monde hors de la forêt et de ceux qui faisaient partie de la vie des jeunes filles avant. L' "avant", ce monde pre apocalyptique, est décrit par les souvenirs et interractions de Nell. Un monde raconté en coupure avec le présent de Nell et sa soeur Eva, car maintenant tout s'est arrêté. Elles sont seules, au milieu d'une forêt menaçante et qui les isole. Elles attendent le retour d'un monde où les avions et les voitures circulent, où l'on rencontre d'autres jeunes sur la place principale de la ville, où il y a de l'electricité et de la musique sur laquelle danser.


Peu à peu, on découvre comme Nell et Eva que ce monde ne reviendra pas. Qu'il faudra apprendre à survivre et à faire de la forêt une amie - une mère, même. Le passé a disparu, c'est vers le présent uniquement qu'il faut se tourner. Cette deuxième partie change de rythme. Les dialogues ont presque disparu, l'élément humain se réduit aux rares interractions dans la clairière.


La première partie est fascinante, particulièrement lu dans un contexte de confinement. On se sent proche des protagonistes, nous aussi un peu perdus, et dans l'attente du retour d'une certaine normalité. Le changement de rythme et de contexte tient en haleine, on découvre les évènements passés par petits bouts. La forêt nous entoure aussi, menaçante d'abord puis finalement une présence rassurante dont on sait que la survie dépendra.


La deuxième partie semble tomber dans des schémas un peu attendus, comme pour renouveler un intérêt qui n'avait pas encore été perdu.


Mi guide de survie, mi roman initiatique, Dans la forêt semble malheureusement se perdre en voulant reprendre son souffle.


Citation: En fait, l'unique conviction commune à presque tous les extrémistes les plus excessifs, c'était que cette situation ne durerait pas, que le monde auquel nous appartenions renaîtrait bientôt et que nous pourrions alors regarder en arrière et considérer ce que nous étions en train de vivre comme une interruption momentanée, une bonne histoire à raconter aux petits-enfants.

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