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Critique livre: Chavirer, Lola Lafon

Succomber. C'est ce que je pensais faire en choisissant le nouveau roman de Lola Lafon comme première lecture de cette rentrée littéraire. Succomber à la langue fluide et envoûtante de l'autrice, que j'ai aimée dans chacun de ses textes, à son humanité folle.


Si j'avais su qu'il n'y aurait pas que ça.


Il y a eu les entrechats de ses mots, vivants comme j'en vois rarement vivre sur une page.


Il y a les personnages, réalistes et chatoyants, décrits sous tant de couleurs et de matières, comme si Lola Lafon était costumière, couturière, habilleuse et maquilleuse en plus d'être romancière.


Et surtout, il y a eu le sujet du texte.


Résumé:

Dans Chavirer, Cleo, 13 ans en 1984, candidate à une bourse d'un fondation mystérieuse pour réaliser son rêve de devenir danseuse, se fait prendre au piège d'un engrenage violent, psychologiquement et sexuellement. Des décennies plus tard, au temps de la vague#meetoo, lui sera donné l'opportunité de témoigner.


Critique:

Pour la première fois, je lis un texte qui interroge sans humilier la place de la victime, et qui sans concession, rappelle les paroles et faits atroces qui peuvent pousser à ne pas témoigner ou à s'interroger sur sa propre responsabilité. La justesse du propos sur la prédation, l'emprise, l'admiration, la culpabilité et la vie "flottante" qui existe après un viol m'a particulièrement touchée.


Pas de pathos, pourtant, parmi les descriptions flamboyantes des spectacles, des corps, de femmes et de danseuses. La plume de Lola Lafon est plus belle que jamais, la construction du roman surprenante, aboutie, terriblement efficace, dans ce roman pourtant complexe qui m'a tenue en haleine toute une nuit. La résonance avec les personnages est réelle, et c'est exactement ce que je trouve être de la grande littérature.


A votre tour, succombez ! Illustration: Chavirer the Lola Lafon par Mona Messine, Instagram.

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